Communiqué de Presse

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[Communiqué de Presse ]

Faut-il fermer le Relais Montagnard ?

Samedi 12 Septembre. C’est une de ces journées paisibles dans la vallée du Biros quand, sous un ciel d’azur, les montagnes imposent le calme et la sérénité. Ce soir au Relais Montagnard de Bonac-Irazein, c’est la clôture d’une saison estivale sous chapiteau. Et quelle saison ! Deux mois et demi de concerts et spectacles, plus de 90 artistes accueillis, 7000 repas servis, et un public toujours aussi éclectique. Jeunes et moins jeunes, familles, habitant.es de toute l’Ariège, vacancier.es, randonneurs et randonneuses. Alors que le monde devait s’arrêter au printemps, notre message à nous résonnait dans toutes les vallées : la vie doit continuer et le Relais Montagnard compte bien y participer !
Ce samedi à 17h50, plus de 30 représentants des services de l’État sont venus contrôler le site du chapiteau et le Relais Montagnard. Sur réquisition du procureur de la République, répondaient à l’appel le directeur de cabinet de la préfecture, le substitut du procureur, le groupement de gendarmerie de l’Ariège, les militaires du PSIG de Foix et de la compagnie de Saint-Girons, l’équipe cynophile du PSIG de Colomiers, les douanes d’Ax-Les-Thermes, le service de sécurité sanitaire de l’alimentation à la DDCSPP, la brigade de contrôle et de recherche de la DGFIP, le service de l’inspection du travail de la DIRECCTE. Contrôle d’identité de toutes les personnes présentes, recherche de stupéfiants jusque dans les dortoirs de l’auberge, vérification intégrale des cuisines et du bar, interrogatoires des membres de l’équipe, tests salivaires à l’entrée du village… L’opération a duré 3h30 et s’est conclue par un debrief à huis-clos en présence de Madame le Maire. Et quand tout ce beau monde a quitté les lieux, la panique et le stress ont d’un coup laissé place au désarroi, à la tristesse et à la colère.
Nous n’avons rien contre l’idée de coopérer avec les services de l’État, rien non plus contre le fait que des lieux recevant du public comme le nôtre puissent être contrôlés. Nous reconnaissons volontiers que notre activité génère des nuisances et qu’elle ne fait pas toujours l’unanimité. Dans un contexte sanitaire où nous étions quasiment les seuls à proposer des activités culturelles, et alors que de nombreux touristes étaient présents en Ariège, nos soirées estivales ont connu une fréquentation inattendue. Mais qu’avons-nous fait de si grave pour être ainsi traités comme des criminels ?
De criminels il n’y a point. Le procès verbal de cette vaste opération de contrôle mentionne clairement qu’ « aucune infraction grave » n’a pu être constatée. Mais si notre sérieux n’est plus à démontrer auprès des services de l’État, l’avenir du Relais n’en reste pas moins incertain. Car il se trouve que cette opération tombe au moment même où nous sommes engagés dans un véritable bras de fer avec la commune de Bonac-Irazein. En quelques années, nous avons déjà signé 4 conventions, toutes plus précaires les unes que les autres. Et alors que promesse électorale avait été faite de nous proposer un bail de long terme, la majorité municipale a rompu la convention qui nous lie actuellement et a posé un préavis pour notre départ au 14 octobre prochain.
Depuis plus de 6 ans, notre association, récemment transformée en société coopérative d’intérêt collectif, oeuvre dans la vallée du Biros. Au delà de la gestion du Relais Montagnard, elle s’occupe de la cantine scolaire de la vallée, propose un programme culturel accessible à toutes et tous, anime une commission portant sur le développement touristique de la vallée, organise des séminaires étudiants sur les enjeux écologiques du territoire. Rare commerce d’une vallée qui revit peu à peu, la société coopérative a largement démontré sa capacité à servir l’intérêt général tout en développant une activité économiquement viable. Depuis son arrivée, elle a embauché plus de 25 personnes et compte aujourd’hui 6 salariés. Elle interagit avec un grand nombre de partenaires privés comme institutionnels, bénéficie du soutien de la Région, du Département, de l’État, travaille en étroite collaboration avec le PNR des Pyrénées Ariégeoises tout comme avec les universités de Montpellier et de Nanterre, livre des repas au CNRS de Moulis, et tisse de nombreux liens avec le réseau associatif local.
Alors voilà les questions que nous posons aujourd’hui : Madame le Maire, Mesdames, Messieurs les conseillers municipaux, comment se fait-il que, malgré tout notre investissement pour cette vallée, nous ne sommes toujours pas légitimes à vos yeux ?
Comment pouvez-vous nous mettre dans une telle situation de précarité ? Quel territoire voulez-vous habiter si celui-ci ne peut faire une place aux initiatives comme la nôtre ?
Si notre avenir n’est pas entre les mains de la justice, il est bel et bien entre les vôtres, celles d’hommes et de femmes élu.es pour servir l’intérêt général et celui de leurs concitoyens, pour rassembler plutôt que pour diviser. Prenez donc la mesure de vos responsabilités ! Nous voulons dialoguer et être concerté.es, nous voulons un cadre de travail sécurisant, nous voulons votre confiance, votre soutien et votre reconnaissance.
A l’heure où les logiques sécuritaires et les calculs politiciens s’acharnent à détricoter l’espoir d’un monde meilleur, ce combat n’est pas uniquement celui du Relais Montagnard. Il est celui de toutes celles et ceux qui aspirent à faire vivre leurs idéaux, de toutes celles et ceux qui, quotidiennement, s’engagent pour que des territoires comme le nôtre revivent, de toutes celles et ceux qui croient qu’une autre façon de vivre ensemble est possible !

 

Le collectif de l’Autruche Volante
Mail : contact@autruche-volante.org
Tel : 0768907896

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